jeudi, 27 juillet 2017
L'Humanité - Festival d’avignon/off. Le rock écorché de Nicolas Jules
Son dernier album, Crève-Silence, nous entraîne entre ballades sentimentales et textes tranchants. Il fait partie des nombreux artistes soutenus par l’Adami.
À propos de son dernier album, Crève-Silence, Nicolas Jules écrit « le dos tourné à la résignation, aux dieux et à la psychanalyse, le corps en compote, l’instinct, le doute, la force de pas baisser les bras et celle de les garder ouverts, toujours, voilà la teneur de ce cinquième album studio ». Un album qui fait l’objet d’un spectacle au Théâtre de l’Arrache-Cœur, où le chanteur est accompagné de Brice Perda au tuba et de Roland Bourbon à la batterie.
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10:04 Publié dans Article du jour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas jules, chanson, chanson francaise, musique, chanson française | Facebook | |
vendredi, 21 juillet 2017
Avignon Off 2017 en chansons - VIDÉ'OFF : Nicolas Jules - THÉÂTRE DE L'ARRACHE-COEUR #OFF17
20:45 Publié dans Teaser | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas jules, chanson, chanson francaise, musique, chanson française | Facebook | |
vendredi, 14 juillet 2017
L'album de la fin de semaine : Nicolas Jules, Crève silence (Avignon Off 2017 en chansons)
12:15 Publié dans L'album de la fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas jules, chanson, chanson francaise, musique, chanson française | Facebook | |
jeudi, 13 juillet 2017
Avignon off 2017 en chansons : Portrait chinois de Nicolas Jules
11:41 Publié dans Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas jules, chanson, chanson francaise, musique, chanson française | Facebook | |
jeudi, 25 mai 2017
L'actualité de la chanson française du 12 au 18 mai
Les artistes de la semaine : Benjamin Biolay, Isabelle Boulay, Clara Luciani, Nicolas Jules, Valerie Amboise, Archimède, Danielle Darrieux.....
La bande-annonce de la semaine : Barbara par Amalric et Balibar
Le clip de la fin de semaine - Leïla Huissoud - On s'connaît depuis longtemps
L'album de la fin de semaine : Isabelle Boulay, En vérité
Le concert de la fin de semaine : Mesparrow & Octave Noire dans Foule Sentimentale (Didier Varrod, France Inter)
BIOLAY
.... Un an après son très beau Palermo Hollywood, qui exhalait la moiteur enfiévrée des rues de Buenos Aires, le chanteur continue de marier les sons et les ambiances pour dire les brûlures de la vie et de l'amour. Il alterne ballades mélancoliques et déflagrations urbaines, parenthèses de gravité et titres dansants, tous unis par la chaleur de sa voix de crooner un brin désabusé. Volver est-il pour autant la suite de Palermo Hollywood ? Il s'en fait plutôt l'écho : on entend des vocalises lyriques, le flow tendu de la chanteuse-comédienne Sofia Wilhelmi, ou même le timbre doux de Chiara Mastroianni, partenaire de ¡Encore Encore !, duo sensuel et sexuel dont les va-et-vient rappelleront immanquablement Je t'aime moi non plus — perche de plus pour ceux qui l'associent systématiquement à Gainsbourg.
ISABELLE BOULAY
Le Parisien - Revivez le live et l'interview d'Isabelle Boulay au Parisien
La Québécoise était en direct sur notre page Facebook pour un live exceptionnel.
Ils ont presque le même nom. Boulay, Biolay. Ces deux là étaient faits pour s'entendre. Et ça fait presque 20 ans que ça dure. Isabelle Boulay, interprète rêvée, voix parfaite. Benjamin Biolay, auteur compositeur réalisateur bouillonnant. Le tandem s'est reformé, une fois de plus, pour le nouvel album de la québécoise «En vérité» qui sort ce vendredi, comme ils le font régulièrement.
VALERIE AMBOISE
Nos Enchanteurs - Valérie Ambroise décédée, tristesse chez Brassens
Si encore les gazettes se fendaient d’un entrefilet, trois quatre lignes pour simplement nous informer de son décès. Mais c’est dans un grand silence que Valérie Ambroise disparaît. Alors, parlons-en. Ambroise ? Seuls les fins amateurs de Brassens savent qui est cette dame, dont pourtant la carrière ne peut uniquement se résumer à l’excellente et intransigeante repreneuse qu’elle fut du chanteur à la pipe, non en en faisant sa propriété, mais… C’est par Brassens qu’adolescente elle se découvre vocation pour la chanson. Elle débute comme interprète en 1961 Chez le marquis, un des nombreux cabarets de la Rive-Gauche qu’elle écume ensuite. Luc Bérimont la programme dans ses émissions radiophoniques, notamment La fine fleur de la Chanson française.
BARBARA/BALIBAR/AMALRIC
C'est déjà ça - Le "Barbara" d'Amalric présenté à Cannes, sortira le 6 septembre
Le film sera présenté en ouverture de la sélection "Un certain regard" et sortira sur les écrans à la rentrée
"Une actrice va jouer Barbara, le tournage va commencer bientôt. Elle travaille son personnage, la voix, les chansons, les partitions, les gestes, le tricot, les scènes à apprendre, ça va, ça avance, ça grandit, ça l’envahit même. Le réalisateur aussi travaille, par ses rencontres, par les archives, la musique, il se laisse submerger, envahir comme elle, par elle."
CLARA LUCIANI
Télérama - Clara Luciani, Monstre d'amour
Voix grave et souple, faite de brumes et de clartés ; climat mouvant, entre références eighties, sixties, et guitares rock (trois réalisateurs y ont contribué, dont Benjamin Lebeau de The Shoes, et Ambroise Willaume de Revolver). Et surtout, chansons étranges, archi mélancoliques (« Dis-moi pourquoi je sombre dans des eaux, dans des ombres »), pour ne pas dire angoissantes, comme quand la chanteuse se lance dans une plainte lancinante propre à hanter ceux qui l'écoutent (Pleure, Clara pleure).
L'Obs - Clara Luciani, ex-chanteuse du groupe La Femme, nous présente en exclusivité son premier album "Monstre d'amour", dans les bacs le 28 avril prochain. Écoutez son concert acoustique en direct.
NICOLAS JULES
Nos Enchanteurs - Nicolas Jules, noyé sous le bleu des libellules
Ceux qui prennent Nicolas Jules pour un histrion pourront être surpris (désarçonnés ?). Les autres ont déjà deviné la profonde mélancolie cachée sous la blague potache, la bizarrerie de la lubie ; il n’est que d’écouter Une sale odeur ou J’aime la vie à mort.
Avec Crève-silence il réalise un album très différent des précédents, d’une cohérence noire absolue sur ses douze titres. Mais aussi, par son vocabulaire poétique, un opus totalement « nicolajulien » : « Mes tibias courent / Sur le tambour / De ta rue louche / Le diable est à / Mes trousses », la fulgurance des mots assemblés (« Je cherchais (…) la poulie pour mon cœur »), par ses identifiables rythmes musicaux, encore ralentis, amplifiés.
ARCHIMEDE
Baptiste Vignol - Entre deux tours
«On a les dirigeants qu'on mérite, / On se les coltine en mode repeat / Drôle de vie qu'on mène : / Métro, boulot, problèmes» (Je singe le monkey), «Pardon pour le monde qu'on vous lègue, / Pardon pour les mers un peu deg', / Y avait pas de poubelle à la ronde ! / Pardon pour les plages qu'on bétonne, / Pardon pour les baleines qu'on harponne, / Fallait bien des cosmétiques pour nos blondes…» (Toujours plus con), «J'aurais pu végéter / Jusqu'à devenir une ombre / Mais j'ai préféré finir et te dédier / Cette chanson qu'à ton attention / J'ai nommée “La joie de rompre”» (La joie de rompre).... Des textes carrés qui dépeignent l'époque sur des musiques barrées, rock et pas baroques, Archimède avec MÉHARI survole le salmigondis des fanas de Dutronc, de Renaud, d'Oasis. Et tout ça fait un disque d'enfer (leur quatrième), plein de singles, d'humour et de sens. Comme d'hab.
MARIE ZOO
Nos Enchanteurs - Marie Zoo : mélodies en sous-sol
.... Ces réserves exprimées n’entachent nullement le travail de la chanteuse, auteure, compositeure et co-productrice. Mary Zoo habite chaque « station » explorée de ses vers en rapport avec le lieu : « Arrêtez de m’étouffer / Ma liberté j’vais la garder / J’veux respirer, je veux crier / Sainte-Anne, Sainte-Anne / Qu’est-ce qu’ils vont faire de moi ? » La belle a le bon goût, du côté des catacombes, d’appeler à elle Camille Saint-Saëns. Qui osera dire que ça fait macabre ? Mary s’imprègne des pierres humides, de ces murs a priori tous pareils, chargés d’histoires différentes, au-dessus comme en-dessous. Les musiques planent, les vers sont parfois en suspension, la fascination se mêle à la crainte, « Y’a des rats qui nous bouffent les boyaux / Des cafards qui nous rongent le cerveau ». Passe-murailles, on traverse le temps, s’infiltre dans les fissures, creuse un chemin… La chanson est ici une tête chercheuse : on vous recommande l’expérience.
DANIEL DARRIEUX
Baptiste Vignol - Entendre encore Danielle Darrieux
Elle chantait fort joliment, Danielle Darrieux, et mieux que ça. Aussi naturellement que son charme piquant illuminait le grand écran. D'ailleurs, de toutes les véritables stars du cinéma français qui possèdent une discographie digne de ce nom (elle fut Grand Prix de l'Académie Charles Cros en 1960), Danielle Darrieux est celle qui, avec Vanessa Paradis, chantait le plus juste. Elle est pourtant celle dont on a oublié les chansons, qu'elle choisissait avec tact.
MARIE D'EPIZON
Nos Enchanteurs - Marie d’Épizon, une sirène dans le bleu de la nuit
..... Là, pour la deuxième fois consécutive, après Les desseins des pensées d’il y a sept ans, Marie d’Épizon fait paroles et musiques communes avec Claude Kintzler, en tandem probant, épatant. Seuls trois titres sont écrits par autres qu’eux : Bernard Joyet (un vibrant et irrésistible exposé sur le portable), Joseph Moalic et Jean-Michel Piton. « Des gens debout qui crient bravo / A la colombe et son rameau / Et font savoir qu’ils sont heureux / J’en veux ». On écoutera avec attention le J’en veux signé par Jean-Michel Piton ; pour l’anecdote autant que la malice on le comparera avec le même J’en veux du même Piton, chanté cette fois par Francesca Solleville : deux versions différentes, celle de Marie d’Épizon avant menues corrections, avant rajout. Toutes deux pareillement soutenues par un accordéon : deux interprétations, l’une en délicatesse, l’autre plus en passion, question de caractère.
TORRETON/LEPREST
C'est déjà ça - Torreton transcendé, Leprest transcendant
Accompagné d'un Yann Perraud ébouriffant, Philippe Torreton rugit les mots de Leprest, donnant une force nouvelle à sa poésie décidément terrassante. Après le Haillan jeudi, le duo était hier à Arcachon.
BAB EL WEST
RFI - Bab El West, rencontre endiablée entre Maroc et Bretagne
Entre folk, soul et pop arabe, le groupe franco-marocain Bab El West ("la porte de l’Ouest") livre un premier album à l’énergie communicative : Douar. Calibrés pour donner du baume au cœur, les dix titres s’enracinent dans les montagnes de l’Atlas, au Maroc… et sur la Côte de granit rose, en Bretagne. Rencontre avec trois des musiciens du groupe : Habib Farroukh, parolier, guitariste et chanteur, Clément Vallin, bassiste, et Marc Dupont, batteur.
08:00 Publié dans Revue de presse et du Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biolay, marie d'epizon, bab el west, marie zoo, clara luciani, ps, parti socialiste, politique, actualite, nicolas jules, valerie amboise, daniel darrieux, archimede, torreton, leprest, barbara, amalric, balibar | Facebook | |
mercredi, 24 mai 2017
L'actualité de la chanson française du 12 au 18 mai
Les artistes de la semaine : Benjamin Biolay, Isabelle Boulay, Clara Luciani, Nicolas Jules, Valerie Amboise, Archimède, Danielle Darrieux.....
La bande-annonce de la semaine : Barbara par Amalric et Balibar
Le clip de la fin de semaine - Leïla Huissoud - On s'connaît depuis longtemps
L'album de la fin de semaine : Isabelle Boulay, En vérité
Le concert de la fin de semaine : Mesparrow & Octave Noire dans Foule Sentimentale (Didier Varrod, France Inter)
BIOLAY
.... Un an après son très beau Palermo Hollywood, qui exhalait la moiteur enfiévrée des rues de Buenos Aires, le chanteur continue de marier les sons et les ambiances pour dire les brûlures de la vie et de l'amour. Il alterne ballades mélancoliques et déflagrations urbaines, parenthèses de gravité et titres dansants, tous unis par la chaleur de sa voix de crooner un brin désabusé. Volver est-il pour autant la suite de Palermo Hollywood ? Il s'en fait plutôt l'écho : on entend des vocalises lyriques, le flow tendu de la chanteuse-comédienne Sofia Wilhelmi, ou même le timbre doux de Chiara Mastroianni, partenaire de ¡Encore Encore !, duo sensuel et sexuel dont les va-et-vient rappelleront immanquablement Je t'aime moi non plus — perche de plus pour ceux qui l'associent systématiquement à Gainsbourg.
ISABELLE BOULAY
Le Parisien - Revivez le live et l'interview d'Isabelle Boulay au Parisien
La Québécoise était en direct sur notre page Facebook pour un live exceptionnel.
Ils ont presque le même nom. Boulay, Biolay. Ces deux là étaient faits pour s'entendre. Et ça fait presque 20 ans que ça dure. Isabelle Boulay, interprète rêvée, voix parfaite. Benjamin Biolay, auteur compositeur réalisateur bouillonnant. Le tandem s'est reformé, une fois de plus, pour le nouvel album de la québécoise «En vérité» qui sort ce vendredi, comme ils le font régulièrement.
VALERIE AMBOISE
Nos Enchanteurs - Valérie Ambroise décédée, tristesse chez Brassens
Si encore les gazettes se fendaient d’un entrefilet, trois quatre lignes pour simplement nous informer de son décès. Mais c’est dans un grand silence que Valérie Ambroise disparaît. Alors, parlons-en. Ambroise ? Seuls les fins amateurs de Brassens savent qui est cette dame, dont pourtant la carrière ne peut uniquement se résumer à l’excellente et intransigeante repreneuse qu’elle fut du chanteur à la pipe, non en en faisant sa propriété, mais… C’est par Brassens qu’adolescente elle se découvre vocation pour la chanson. Elle débute comme interprète en 1961 Chez le marquis, un des nombreux cabarets de la Rive-Gauche qu’elle écume ensuite. Luc Bérimont la programme dans ses émissions radiophoniques, notamment La fine fleur de la Chanson française.
BARBARA/BALIBAR/AMALRIC
C'est déjà ça - Le "Barbara" d'Amalric présenté à Cannes, sortira le 6 septembre
Le film sera présenté en ouverture de la sélection "Un certain regard" et sortira sur les écrans à la rentrée
"Une actrice va jouer Barbara, le tournage va commencer bientôt. Elle travaille son personnage, la voix, les chansons, les partitions, les gestes, le tricot, les scènes à apprendre, ça va, ça avance, ça grandit, ça l’envahit même. Le réalisateur aussi travaille, par ses rencontres, par les archives, la musique, il se laisse submerger, envahir comme elle, par elle."
CLARA LUCIANI
Télérama - Clara Luciani, Monstre d'amour
Voix grave et souple, faite de brumes et de clartés ; climat mouvant, entre références eighties, sixties, et guitares rock (trois réalisateurs y ont contribué, dont Benjamin Lebeau de The Shoes, et Ambroise Willaume de Revolver). Et surtout, chansons étranges, archi mélancoliques (« Dis-moi pourquoi je sombre dans des eaux, dans des ombres »), pour ne pas dire angoissantes, comme quand la chanteuse se lance dans une plainte lancinante propre à hanter ceux qui l'écoutent (Pleure, Clara pleure).
L'Obs - Clara Luciani, ex-chanteuse du groupe La Femme, nous présente en exclusivité son premier album "Monstre d'amour", dans les bacs le 28 avril prochain. Écoutez son concert acoustique en direct.
NICOLAS JULES
Nos Enchanteurs - Nicolas Jules, noyé sous le bleu des libellules
Ceux qui prennent Nicolas Jules pour un histrion pourront être surpris (désarçonnés ?). Les autres ont déjà deviné la profonde mélancolie cachée sous la blague potache, la bizarrerie de la lubie ; il n’est que d’écouter Une sale odeur ou J’aime la vie à mort.
Avec Crève-silence il réalise un album très différent des précédents, d’une cohérence noire absolue sur ses douze titres. Mais aussi, par son vocabulaire poétique, un opus totalement « nicolajulien » : « Mes tibias courent / Sur le tambour / De ta rue louche / Le diable est à / Mes trousses », la fulgurance des mots assemblés (« Je cherchais (…) la poulie pour mon cœur »), par ses identifiables rythmes musicaux, encore ralentis, amplifiés.
ARCHIMEDE
Baptiste Vignol - Entre deux tours
«On a les dirigeants qu'on mérite, / On se les coltine en mode repeat / Drôle de vie qu'on mène : / Métro, boulot, problèmes» (Je singe le monkey), «Pardon pour le monde qu'on vous lègue, / Pardon pour les mers un peu deg', / Y avait pas de poubelle à la ronde ! / Pardon pour les plages qu'on bétonne, / Pardon pour les baleines qu'on harponne, / Fallait bien des cosmétiques pour nos blondes…» (Toujours plus con), «J'aurais pu végéter / Jusqu'à devenir une ombre / Mais j'ai préféré finir et te dédier / Cette chanson qu'à ton attention / J'ai nommée “La joie de rompre”» (La joie de rompre).... Des textes carrés qui dépeignent l'époque sur des musiques barrées, rock et pas baroques, Archimède avec MÉHARI survole le salmigondis des fanas de Dutronc, de Renaud, d'Oasis. Et tout ça fait un disque d'enfer (leur quatrième), plein de singles, d'humour et de sens. Comme d'hab.
MARIE ZOO
Nos Enchanteurs - Marie Zoo : mélodies en sous-sol
.... Ces réserves exprimées n’entachent nullement le travail de la chanteuse, auteure, compositeure et co-productrice. Mary Zoo habite chaque « station » explorée de ses vers en rapport avec le lieu : « Arrêtez de m’étouffer / Ma liberté j’vais la garder / J’veux respirer, je veux crier / Sainte-Anne, Sainte-Anne / Qu’est-ce qu’ils vont faire de moi ? » La belle a le bon goût, du côté des catacombes, d’appeler à elle Camille Saint-Saëns. Qui osera dire que ça fait macabre ? Mary s’imprègne des pierres humides, de ces murs a priori tous pareils, chargés d’histoires différentes, au-dessus comme en-dessous. Les musiques planent, les vers sont parfois en suspension, la fascination se mêle à la crainte, « Y’a des rats qui nous bouffent les boyaux / Des cafards qui nous rongent le cerveau ». Passe-murailles, on traverse le temps, s’infiltre dans les fissures, creuse un chemin… La chanson est ici une tête chercheuse : on vous recommande l’expérience.
DANIEL DARRIEUX
Baptiste Vignol - Entendre encore Danielle Darrieux
Elle chantait fort joliment, Danielle Darrieux, et mieux que ça. Aussi naturellement que son charme piquant illuminait le grand écran. D'ailleurs, de toutes les véritables stars du cinéma français qui possèdent une discographie digne de ce nom (elle fut Grand Prix de l'Académie Charles Cros en 1960), Danielle Darrieux est celle qui, avec Vanessa Paradis, chantait le plus juste. Elle est pourtant celle dont on a oublié les chansons, qu'elle choisissait avec tact.
MARIE D'EPIZON
Nos Enchanteurs - Marie d’Épizon, une sirène dans le bleu de la nuit
..... Là, pour la deuxième fois consécutive, après Les desseins des pensées d’il y a sept ans, Marie d’Épizon fait paroles et musiques communes avec Claude Kintzler, en tandem probant, épatant. Seuls trois titres sont écrits par autres qu’eux : Bernard Joyet (un vibrant et irrésistible exposé sur le portable), Joseph Moalic et Jean-Michel Piton. « Des gens debout qui crient bravo / A la colombe et son rameau / Et font savoir qu’ils sont heureux / J’en veux ». On écoutera avec attention le J’en veux signé par Jean-Michel Piton ; pour l’anecdote autant que la malice on le comparera avec le même J’en veux du même Piton, chanté cette fois par Francesca Solleville : deux versions différentes, celle de Marie d’Épizon avant menues corrections, avant rajout. Toutes deux pareillement soutenues par un accordéon : deux interprétations, l’une en délicatesse, l’autre plus en passion, question de caractère.
TORRETON/LEPREST
C'est déjà ça - Torreton transcendé, Leprest transcendant
Accompagné d'un Yann Perraud ébouriffant, Philippe Torreton rugit les mots de Leprest, donnant une force nouvelle à sa poésie décidément terrassante. Après le Haillan jeudi, le duo était hier à Arcachon.
BAB EL WEST
RFI - Bab El West, rencontre endiablée entre Maroc et Bretagne
Entre folk, soul et pop arabe, le groupe franco-marocain Bab El West ("la porte de l’Ouest") livre un premier album à l’énergie communicative : Douar. Calibrés pour donner du baume au cœur, les dix titres s’enracinent dans les montagnes de l’Atlas, au Maroc… et sur la Côte de granit rose, en Bretagne. Rencontre avec trois des musiciens du groupe : Habib Farroukh, parolier, guitariste et chanteur, Clément Vallin, bassiste, et Marc Dupont, batteur.
08:00 Publié dans Revue de presse et du Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biolay, marie d'epizon, bab el west, marie zoo, clara luciani, ps, parti socialiste, politique, actualite, nicolas jules, valerie amboise, daniel darrieux, archimede, torreton, leprest, barbara, amalric, balibar | Facebook | |
lundi, 22 mai 2017
Scopitone #114 - Nicolas Jules "la transformation"
20:53 Publié dans Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas jules, chanson, chanson francaise, musique, chanson française | Facebook | |
L'actualité de la chanson française du 12 au 18 mai
Les artistes de la semaine : Benjamin Biolay, Isabelle Boulay, Clara Luciani, Nicolas Jules, Valerie Amboise, Archimède, Danielle Darrieux.....
Le clip de la semaine - Clara Luciani - Pleure Clara, pleure
La bande-annonce de la semaine : Barbara par Amalric et Balibar
L'album de la semaine : Benjamin Biolay
BARBARA/BALIBAR/AMALRIC
C'est déjà ça - Le "Barbara" d'Amalric présenté à Cannes, sortira le 6 septembre
Le film sera présenté en ouverture de la sélection "Un certain regard" et sortira sur les écrans à la rentrée
"Une actrice va jouer Barbara, le tournage va commencer bientôt. Elle travaille son personnage, la voix, les chansons, les partitions, les gestes, le tricot, les scènes à apprendre, ça va, ça avance, ça grandit, ça l’envahit même. Le réalisateur aussi travaille, par ses rencontres, par les archives, la musique, il se laisse submerger, envahir comme elle, par elle."
CLARA LUCIANI
Télérama - Clara Luciani, Monstre d'amour
Voix grave et souple, faite de brumes et de clartés ; climat mouvant, entre références eighties, sixties, et guitares rock (trois réalisateurs y ont contribué, dont Benjamin Lebeau de The Shoes, et Ambroise Willaume de Revolver). Et surtout, chansons étranges, archi mélancoliques (« Dis-moi pourquoi je sombre dans des eaux, dans des ombres »), pour ne pas dire angoissantes, comme quand la chanteuse se lance dans une plainte lancinante propre à hanter ceux qui l'écoutent (Pleure, Clara pleure).
L'Obs - Clara Luciani, ex-chanteuse du groupe La Femme, nous présente en exclusivité son premier album "Monstre d'amour", dans les bacs le 28 avril prochain. Écoutez son concert acoustique en direct.
NICOLAS JULES
Nos Enchanteurs - Nicolas Jules, noyé sous le bleu des libellules
Ceux qui prennent Nicolas Jules pour un histrion pourront être surpris (désarçonnés ?). Les autres ont déjà deviné la profonde mélancolie cachée sous la blague potache, la bizarrerie de la lubie ; il n’est que d’écouter Une sale odeur ou J’aime la vie à mort.
Avec Crève-silence il réalise un album très différent des précédents, d’une cohérence noire absolue sur ses douze titres. Mais aussi, par son vocabulaire poétique, un opus totalement « nicolajulien » : « Mes tibias courent / Sur le tambour / De ta rue louche / Le diable est à / Mes trousses », la fulgurance des mots assemblés (« Je cherchais (…) la poulie pour mon cœur »), par ses identifiables rythmes musicaux, encore ralentis, amplifiés.
BIOLAY
.... Un an après son très beau Palermo Hollywood, qui exhalait la moiteur enfiévrée des rues de Buenos Aires, le chanteur continue de marier les sons et les ambiances pour dire les brûlures de la vie et de l'amour. Il alterne ballades mélancoliques et déflagrations urbaines, parenthèses de gravité et titres dansants, tous unis par la chaleur de sa voix de crooner un brin désabusé. Volver est-il pour autant la suite de Palermo Hollywood ? Il s'en fait plutôt l'écho : on entend des vocalises lyriques, le flow tendu de la chanteuse-comédienne Sofia Wilhelmi, ou même le timbre doux de Chiara Mastroianni, partenaire de ¡Encore Encore !, duo sensuel et sexuel dont les va-et-vient rappelleront immanquablement Je t'aime moi non plus — perche de plus pour ceux qui l'associent systématiquement à Gainsbourg.
ISABELLE BOULAY
Le Parisien - Revivez le live et l'interview d'Isabelle Boulay au Parisien
La Québécoise était en direct sur notre page Facebook pour un live exceptionnel.
Ils ont presque le même nom. Boulay, Biolay. Ces deux là étaient faits pour s'entendre. Et ça fait presque 20 ans que ça dure. Isabelle Boulay, interprète rêvée, voix parfaite. Benjamin Biolay, auteur compositeur réalisateur bouillonnant. Le tandem s'est reformé, une fois de plus, pour le nouvel album de la québécoise «En vérité» qui sort ce vendredi, comme ils le font régulièrement.
VALERIE AMBOISE
Nos Enchanteurs - Valérie Ambroise décédée, tristesse chez Brassens
Si encore les gazettes se fendaient d’un entrefilet, trois quatre lignes pour simplement nous informer de son décès. Mais c’est dans un grand silence que Valérie Ambroise disparaît. Alors, parlons-en. Ambroise ? Seuls les fins amateurs de Brassens savent qui est cette dame, dont pourtant la carrière ne peut uniquement se résumer à l’excellente et intransigeante repreneuse qu’elle fut du chanteur à la pipe, non en en faisant sa propriété, mais… C’est par Brassens qu’adolescente elle se découvre vocation pour la chanson. Elle débute comme interprète en 1961 Chez le marquis, un des nombreux cabarets de la Rive-Gauche qu’elle écume ensuite. Luc Bérimont la programme dans ses émissions radiophoniques, notamment La fine fleur de la Chanson française.
ARCHIMEDE
Baptiste Vignol - Entre deux tours
«On a les dirigeants qu'on mérite, / On se les coltine en mode repeat / Drôle de vie qu'on mène : / Métro, boulot, problèmes» (Je singe le monkey), «Pardon pour le monde qu'on vous lègue, / Pardon pour les mers un peu deg', / Y avait pas de poubelle à la ronde ! / Pardon pour les plages qu'on bétonne, / Pardon pour les baleines qu'on harponne, / Fallait bien des cosmétiques pour nos blondes…» (Toujours plus con), «J'aurais pu végéter / Jusqu'à devenir une ombre / Mais j'ai préféré finir et te dédier / Cette chanson qu'à ton attention / J'ai nommée “La joie de rompre”» (La joie de rompre).... Des textes carrés qui dépeignent l'époque sur des musiques barrées, rock et pas baroques, Archimède avec MÉHARI survole le salmigondis des fanas de Dutronc, de Renaud, d'Oasis. Et tout ça fait un disque d'enfer (leur quatrième), plein de singles, d'humour et de sens. Comme d'hab.
MARIE ZOO
Nos Enchanteurs - Marie Zoo : mélodies en sous-sol
.... Ces réserves exprimées n’entachent nullement le travail de la chanteuse, auteure, compositeure et co-productrice. Mary Zoo habite chaque « station » explorée de ses vers en rapport avec le lieu : « Arrêtez de m’étouffer / Ma liberté j’vais la garder / J’veux respirer, je veux crier / Sainte-Anne, Sainte-Anne / Qu’est-ce qu’ils vont faire de moi ? » La belle a le bon goût, du côté des catacombes, d’appeler à elle Camille Saint-Saëns. Qui osera dire que ça fait macabre ? Mary s’imprègne des pierres humides, de ces murs a priori tous pareils, chargés d’histoires différentes, au-dessus comme en-dessous. Les musiques planent, les vers sont parfois en suspension, la fascination se mêle à la crainte, « Y’a des rats qui nous bouffent les boyaux / Des cafards qui nous rongent le cerveau ». Passe-murailles, on traverse le temps, s’infiltre dans les fissures, creuse un chemin… La chanson est ici une tête chercheuse : on vous recommande l’expérience.
DANIEL DARRIEUX
Baptiste Vignol - Entendre encore Danielle Darrieux
Elle chantait fort joliment, Danielle Darrieux, et mieux que ça. Aussi naturellement que son charme piquant illuminait le grand écran. D'ailleurs, de toutes les véritables stars du cinéma français qui possèdent une discographie digne de ce nom (elle fut Grand Prix de l'Académie Charles Cros en 1960), Danielle Darrieux est celle qui, avec Vanessa Paradis, chantait le plus juste. Elle est pourtant celle dont on a oublié les chansons, qu'elle choisissait avec tact.
MARIE D'EPIZON
Nos Enchanteurs - Marie d’Épizon, une sirène dans le bleu de la nuit
..... Là, pour la deuxième fois consécutive, après Les desseins des pensées d’il y a sept ans, Marie d’Épizon fait paroles et musiques communes avec Claude Kintzler, en tandem probant, épatant. Seuls trois titres sont écrits par autres qu’eux : Bernard Joyet (un vibrant et irrésistible exposé sur le portable), Joseph Moalic et Jean-Michel Piton. « Des gens debout qui crient bravo / A la colombe et son rameau / Et font savoir qu’ils sont heureux / J’en veux ». On écoutera avec attention le J’en veux signé par Jean-Michel Piton ; pour l’anecdote autant que la malice on le comparera avec le même J’en veux du même Piton, chanté cette fois par Francesca Solleville : deux versions différentes, celle de Marie d’Épizon avant menues corrections, avant rajout. Toutes deux pareillement soutenues par un accordéon : deux interprétations, l’une en délicatesse, l’autre plus en passion, question de caractère.
TORRETON/LEPREST
C'est déjà ça - Torreton transcendé, Leprest transcendant
Accompagné d'un Yann Perraud ébouriffant, Philippe Torreton rugit les mots de Leprest, donnant une force nouvelle à sa poésie décidément terrassante. Après le Haillan jeudi, le duo était hier à Arcachon.
BAB EL WEST
RFI - Bab El West, rencontre endiablée entre Maroc et Bretagne
Entre folk, soul et pop arabe, le groupe franco-marocain Bab El West ("la porte de l’Ouest") livre un premier album à l’énergie communicative : Douar. Calibrés pour donner du baume au cœur, les dix titres s’enracinent dans les montagnes de l’Atlas, au Maroc… et sur la Côte de granit rose, en Bretagne. Rencontre avec trois des musiciens du groupe : Habib Farroukh, parolier, guitariste et chanteur, Clément Vallin, bassiste, et Marc Dupont, batteur.
08:00 Publié dans Revue de presse et du Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biolay, marie d'epizon, bab el west, marie zoo, clara luciani, ps, parti socialiste, politique, actualite, nicolas jules, valerie amboise, daniel darrieux, archimede, torreton, leprest, barbara, amalric, balibar | Facebook | |
vendredi, 19 mai 2017
L'actualité de la chanson française du 12 au 18 mai
Les artistes de la semaine : Benjamin Biolay, Isabelle Boulay, Clara Luciani, Nicolas Jules, Valerie Amboise, Archimède, Danielle Darrieux.....
La bande-annonce de la semaine : Barbara par Amalric et Balibar
Le clip de la fin de semaine - Leïla Huissoud - On s'connaît depuis longtemps
L'album de la fin de semaine : Isabelle Boulay, En vérité
Le concert de la fin de semaine : Mesparrow & Octave Noire dans Foule Sentimentale (Didier Varrod, France Inter)
BIOLAY
.... Un an après son très beau Palermo Hollywood, qui exhalait la moiteur enfiévrée des rues de Buenos Aires, le chanteur continue de marier les sons et les ambiances pour dire les brûlures de la vie et de l'amour. Il alterne ballades mélancoliques et déflagrations urbaines, parenthèses de gravité et titres dansants, tous unis par la chaleur de sa voix de crooner un brin désabusé. Volver est-il pour autant la suite de Palermo Hollywood ? Il s'en fait plutôt l'écho : on entend des vocalises lyriques, le flow tendu de la chanteuse-comédienne Sofia Wilhelmi, ou même le timbre doux de Chiara Mastroianni, partenaire de ¡Encore Encore !, duo sensuel et sexuel dont les va-et-vient rappelleront immanquablement Je t'aime moi non plus — perche de plus pour ceux qui l'associent systématiquement à Gainsbourg.
ISABELLE BOULAY
Le Parisien - Revivez le live et l'interview d'Isabelle Boulay au Parisien
La Québécoise était en direct sur notre page Facebook pour un live exceptionnel.
Ils ont presque le même nom. Boulay, Biolay. Ces deux là étaient faits pour s'entendre. Et ça fait presque 20 ans que ça dure. Isabelle Boulay, interprète rêvée, voix parfaite. Benjamin Biolay, auteur compositeur réalisateur bouillonnant. Le tandem s'est reformé, une fois de plus, pour le nouvel album de la québécoise «En vérité» qui sort ce vendredi, comme ils le font régulièrement.
VALERIE AMBOISE
Nos Enchanteurs - Valérie Ambroise décédée, tristesse chez Brassens
Si encore les gazettes se fendaient d’un entrefilet, trois quatre lignes pour simplement nous informer de son décès. Mais c’est dans un grand silence que Valérie Ambroise disparaît. Alors, parlons-en. Ambroise ? Seuls les fins amateurs de Brassens savent qui est cette dame, dont pourtant la carrière ne peut uniquement se résumer à l’excellente et intransigeante repreneuse qu’elle fut du chanteur à la pipe, non en en faisant sa propriété, mais… C’est par Brassens qu’adolescente elle se découvre vocation pour la chanson. Elle débute comme interprète en 1961 Chez le marquis, un des nombreux cabarets de la Rive-Gauche qu’elle écume ensuite. Luc Bérimont la programme dans ses émissions radiophoniques, notamment La fine fleur de la Chanson française.
BARBARA/BALIBAR/AMALRIC
C'est déjà ça - Le "Barbara" d'Amalric présenté à Cannes, sortira le 6 septembre
Le film sera présenté en ouverture de la sélection "Un certain regard" et sortira sur les écrans à la rentrée
"Une actrice va jouer Barbara, le tournage va commencer bientôt. Elle travaille son personnage, la voix, les chansons, les partitions, les gestes, le tricot, les scènes à apprendre, ça va, ça avance, ça grandit, ça l’envahit même. Le réalisateur aussi travaille, par ses rencontres, par les archives, la musique, il se laisse submerger, envahir comme elle, par elle."
CLARA LUCIANI
Télérama - Clara Luciani, Monstre d'amour
Voix grave et souple, faite de brumes et de clartés ; climat mouvant, entre références eighties, sixties, et guitares rock (trois réalisateurs y ont contribué, dont Benjamin Lebeau de The Shoes, et Ambroise Willaume de Revolver). Et surtout, chansons étranges, archi mélancoliques (« Dis-moi pourquoi je sombre dans des eaux, dans des ombres »), pour ne pas dire angoissantes, comme quand la chanteuse se lance dans une plainte lancinante propre à hanter ceux qui l'écoutent (Pleure, Clara pleure).
L'Obs - Clara Luciani, ex-chanteuse du groupe La Femme, nous présente en exclusivité son premier album "Monstre d'amour", dans les bacs le 28 avril prochain. Écoutez son concert acoustique en direct.
NICOLAS JULES
Nos Enchanteurs - Nicolas Jules, noyé sous le bleu des libellules
Ceux qui prennent Nicolas Jules pour un histrion pourront être surpris (désarçonnés ?). Les autres ont déjà deviné la profonde mélancolie cachée sous la blague potache, la bizarrerie de la lubie ; il n’est que d’écouter Une sale odeur ou J’aime la vie à mort.
Avec Crève-silence il réalise un album très différent des précédents, d’une cohérence noire absolue sur ses douze titres. Mais aussi, par son vocabulaire poétique, un opus totalement « nicolajulien » : « Mes tibias courent / Sur le tambour / De ta rue louche / Le diable est à / Mes trousses », la fulgurance des mots assemblés (« Je cherchais (…) la poulie pour mon cœur »), par ses identifiables rythmes musicaux, encore ralentis, amplifiés.
ARCHIMEDE
Baptiste Vignol - Entre deux tours
«On a les dirigeants qu'on mérite, / On se les coltine en mode repeat / Drôle de vie qu'on mène : / Métro, boulot, problèmes» (Je singe le monkey), «Pardon pour le monde qu'on vous lègue, / Pardon pour les mers un peu deg', / Y avait pas de poubelle à la ronde ! / Pardon pour les plages qu'on bétonne, / Pardon pour les baleines qu'on harponne, / Fallait bien des cosmétiques pour nos blondes…» (Toujours plus con), «J'aurais pu végéter / Jusqu'à devenir une ombre / Mais j'ai préféré finir et te dédier / Cette chanson qu'à ton attention / J'ai nommée “La joie de rompre”» (La joie de rompre).... Des textes carrés qui dépeignent l'époque sur des musiques barrées, rock et pas baroques, Archimède avec MÉHARI survole le salmigondis des fanas de Dutronc, de Renaud, d'Oasis. Et tout ça fait un disque d'enfer (leur quatrième), plein de singles, d'humour et de sens. Comme d'hab.
MARIE ZOO
Nos Enchanteurs - Marie Zoo : mélodies en sous-sol
.... Ces réserves exprimées n’entachent nullement le travail de la chanteuse, auteure, compositeure et co-productrice. Mary Zoo habite chaque « station » explorée de ses vers en rapport avec le lieu : « Arrêtez de m’étouffer / Ma liberté j’vais la garder / J’veux respirer, je veux crier / Sainte-Anne, Sainte-Anne / Qu’est-ce qu’ils vont faire de moi ? » La belle a le bon goût, du côté des catacombes, d’appeler à elle Camille Saint-Saëns. Qui osera dire que ça fait macabre ? Mary s’imprègne des pierres humides, de ces murs a priori tous pareils, chargés d’histoires différentes, au-dessus comme en-dessous. Les musiques planent, les vers sont parfois en suspension, la fascination se mêle à la crainte, « Y’a des rats qui nous bouffent les boyaux / Des cafards qui nous rongent le cerveau ». Passe-murailles, on traverse le temps, s’infiltre dans les fissures, creuse un chemin… La chanson est ici une tête chercheuse : on vous recommande l’expérience.
DANIEL DARRIEUX
Baptiste Vignol - Entendre encore Danielle Darrieux
Elle chantait fort joliment, Danielle Darrieux, et mieux que ça. Aussi naturellement que son charme piquant illuminait le grand écran. D'ailleurs, de toutes les véritables stars du cinéma français qui possèdent une discographie digne de ce nom (elle fut Grand Prix de l'Académie Charles Cros en 1960), Danielle Darrieux est celle qui, avec Vanessa Paradis, chantait le plus juste. Elle est pourtant celle dont on a oublié les chansons, qu'elle choisissait avec tact.
MARIE D'EPIZON
Nos Enchanteurs - Marie d’Épizon, une sirène dans le bleu de la nuit
..... Là, pour la deuxième fois consécutive, après Les desseins des pensées d’il y a sept ans, Marie d’Épizon fait paroles et musiques communes avec Claude Kintzler, en tandem probant, épatant. Seuls trois titres sont écrits par autres qu’eux : Bernard Joyet (un vibrant et irrésistible exposé sur le portable), Joseph Moalic et Jean-Michel Piton. « Des gens debout qui crient bravo / A la colombe et son rameau / Et font savoir qu’ils sont heureux / J’en veux ». On écoutera avec attention le J’en veux signé par Jean-Michel Piton ; pour l’anecdote autant que la malice on le comparera avec le même J’en veux du même Piton, chanté cette fois par Francesca Solleville : deux versions différentes, celle de Marie d’Épizon avant menues corrections, avant rajout. Toutes deux pareillement soutenues par un accordéon : deux interprétations, l’une en délicatesse, l’autre plus en passion, question de caractère.
TORRETON/LEPREST
C'est déjà ça - Torreton transcendé, Leprest transcendant
Accompagné d'un Yann Perraud ébouriffant, Philippe Torreton rugit les mots de Leprest, donnant une force nouvelle à sa poésie décidément terrassante. Après le Haillan jeudi, le duo était hier à Arcachon.
BAB EL WEST
RFI - Bab El West, rencontre endiablée entre Maroc et Bretagne
Entre folk, soul et pop arabe, le groupe franco-marocain Bab El West ("la porte de l’Ouest") livre un premier album à l’énergie communicative : Douar. Calibrés pour donner du baume au cœur, les dix titres s’enracinent dans les montagnes de l’Atlas, au Maroc… et sur la Côte de granit rose, en Bretagne. Rencontre avec trois des musiciens du groupe : Habib Farroukh, parolier, guitariste et chanteur, Clément Vallin, bassiste, et Marc Dupont, batteur.
08:03 Publié dans Revue de presse et du Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biolay, marie d'epizon, bab el west, marie zoo, clara luciani, ps, parti socialiste, politique, actualite, nicolas jules, valerie amboise, daniel darrieux, archimede, torreton, leprest, barbara, amalric, balibar | Facebook | |
dimanche, 24 avril 2016
L'actualité de la chanson française du 15 au 20 avril
Le clip de la semaine - Lily Luca - «Le Charme Impénétrable Des Artistes Torturés»
Les vidéos de la semaine : Lily Luca, Marc Minelli et Benjamin Biolay
A LA UNE : HEXAGONE LE MAG, LA REVUE TRIMESTRIELLE
Hexagone, la revue trimestrielle
Créé sous la forme d’un webzine en 2014, Hexagone le mag veut tenter l’aventure de la publication papier. Oui, c’est vrai, c’est audacieux autant que suicidaire mais on a décidé d’y croire et d’essayer de proposer ce que l’on peut appeler une offre globale, une publication augmentée, etc. Nommons ça comme on veut, l’idée est simple et consiste à utiliser les différents médias pour ce qu’ils ont de meilleur. Garder les avantages des uns et des autres en laissant leurs faiblesses de côté. Une alchimie du verbe…
BENJAMIN BIOLAY
Un an après ses reprises de Charles Trenet, quatre ans après son dernier opus de chansons originales Vengeance, Benjamin Biolay revient avec un 7e album : le magnifique et solaire Palermo Hollywood, digne successeur de son album de référence, La Superbe. Le chanteur compositeur de 43 ans a trouvé en Argentine une inspiration luxuriante, mêlant les influences musicales (classique, reggae, world, rock, hip hop) et artistiques, voire sportives (on entend Jorge Luis Borges disant l’un de ses poèmes, Ajedrez, sur Pas Sommeil, ou bien encore un extrait d’un match crucial Argentine/Angleterre en quart de finale de la Coupe du monde 1986).
Le Figaro - Benjamin Biolay : «Personne ne pouvait blairer Henri Salvador»
Sous ses atours boudeurs et mélancoliques, on ne la fait pas à Benjamin Biolay. Pas même Henri Salvador. C'est ce que révèle une enquête de l'Obs consacrée à Biolay, le patron, qui décortique la carrière du chanteur et son influence au sein de la vie musicale française. La journaliste Sophie Delassein y revient sur les rapports houleux entre Benjamin Biolay et le jazzman qu'il avait remis sur les rails en 2000 grâce à l'album Chambre avec vue, cosigné avec Keren Ann.
CLARIKA
Télérama - En concert à la Cigale : Clarika, l'enchantement permanent
Peu importe que ses deux filles aient désormais dix-huit et quatorze ans. Ce jour-là, Clarika n'aurait sacrifié pour rien au monde à ce rituel familial : la chasse aux œufs de Pâques. Une fois la récolte achevée, on la retrouve dans un café de la rue d'Oberkampf, à quelques pas de son domicile. C'est une nana nature qui ne se la raconte pas. Chez elle, tout n'est que jovialité réjouissante, simplicité sans manière, lucidité savoureuse, optimisme et bienveillance. Du haut de ses quarante-neuf printemps, la femme est ce qu'il est convenu d'appeler une chanteuse chevronnée. En marge de sa pimpante discographie qui s'élève à sept unités, on l'aura vue ces dernières années jouer les invités sur l'album de duos de Michel Delpech, s'essayer à l'exercice du concert littéraire et s'acoquiner avec Daphné dans un spectacle enivrant (le souvenir de son interprétation renversante de La chanson de Paul de Reggiani est encore tenace). Artiste féminine majeure, précieuse et audacieuse, à défaut de populaire. D'ailleurs dans un élan facétieux, elle prend le degré de sa notoriété à rebrousse-poil et organise ses (premiers) adieux au Palace en 2010.
PRINTEMPS DE BOURGES
Pour célébrer son quarantième anniversaire mercredi 13 avril, le Printemps de Bourges s'est souvenu. Un spectacle collégial a mis en lumière l'histoire de ce festival qui a marqué la musique populaire en France. RFI Musique était dans la salle pour ce spectacle tenu, à l'affiche pour le moins éclectique.
PASCAL NEGRE
Le Monde - Pascal Nègre à pleins tubes
Peau bleue… que voilà un nom bien senti pour ce quatrième album de l’Islais Clément Bertrand : bleu comme la mer dont est issu ce drôle de « poisson », mais une eau pas si claire que ça, une eau trouble, profonde, dense, où l’on à peine à nager, celle d’une vie avec ses blessures, ses désirs, ses angoisses, toute l’âpreté d’un vécu. Album bleu comme le blues électrique qui baigne toutes les chansons à grands coups de guitares, de rifs rageurs, musique brute comme le rock pour souligner les mots râpeux, la langue osée et sans détour, sans concession.
EP
Libé - L’EP, succès à plus d’un titre,
Il a contribué au couronnement de la reine Christine, au triomphe de Fauve, à l’avènement de Feu ! Chatterton, Radio Elvis, Hyphen Hyphen ou Benjamin Clementine. L’EP creuse un nouveau sillon. Il est pratiquement devenu le passage obligatoire pour les artistes émergents avant l’envol définitif du premier album. Un passeport sur lequel sont gravés quatre titres, six pour les plus gourmands. Il permet d’affirmer un style, un univers, une singularité.
LIANE FOLY
Après un silence discographique de huit ans, Liane Foly "relooke" des titres déjà existants. En formule big bang, elle s'empare d'un répertoire à grande majorité masculin et saute de Jean-Louis Aubert à Léo Ferré, de Michel Jonasz à Julien Clerc. Interview.
LISE MARTIN
Claude Fèvre - Lise Martin sur la corde sensible
Lise Martin, un nom qui a déjà fait son bonhomme de chemin dans notre monde de la Chanson. Si vous voulez vraiment tout savoir sur l’histoire de cette chanteuse, son parcours à la recherche de sa voix/voie déjà bien dessinée par une éducation tournée vers les arts, vous irez lire le très long et très beau portrait qu’en trace David Desreumaux (Hexagone).La voici à Toulouse, chez nos amis de Chez ta mère, incontournables défricheurs de talents. Ce préambule souligne seulement que la Chanson a d’incontestables soutiens sans qui elle aurait bien du mal à survivre… Peut-être ce réseau « alternatif », ô combien, répond-il à sa façon aux questionnements actuels des Nuits debout.
BARKAN
Nos Enchanteurs - Par monts, Barkan et par vaux
Ça fait bien longtemps que le nom de Jean-Guy Barkan est inscrit dans la chanson. Tant d’ailleurs qu’on ne sait où il trouve sa source. Dans son itinéraire, ce chanteur de l’est de la France nous a gratifié de pièces intéressantes. Comme jadis cet album consacré à Gordon Lighfoot, un Canadien anglophone inconnu dans l’hexagone. C’était il y a trente ans et déjà son quatrième album. D’autres suivirent, dont cet autre entièrement consacré à Jean Richepin, La chanson des gueux. Que nous vous recommandons.
CHRISTOPHE
Nos Enchanteurs - Christophe, les vertiges du k.o.
.... Les tenants de la chanson rationnelle passeront donc leur chemin. Les autres amateurs, ceux qui ne rechignent pas à se laisser porter par la musique et à s’abandonner à la rêverie, seront aux anges. Car disons-le, ce disque est une brillante réussite, juste entachée de l’ultime morceau bonus (Mes nuits blanches), maladroite tentative d’électro-pop aux relents de rap. Les synthés, comme sur ses derniers opus, s’y taillent bien entendu la part du lion, mais l’aspect symphonique n’a pas été oublié, porté par des cordes venant donner de l’ampleur aux bidouillages électroniques du chanteur. Liant la sauce, la voix unique de Christophe, fragile dans ses aigus, éraillée dans ses graves, finit de rendre le tout indispensable. Avec un peu de bonne volonté de la part du grand public (auquel ce disque ne s’adresse pas, malgré la réelle popularité de l’artiste), Océan d’amour ou Stella Botox pourraient même devenir des tubes.
NICOLAS JULES
Nos Enchanteurs - Passage à l’acte : le je devient jeu
Passage à l’acte 6 n’est pas vraiment le nouvel album de Nicolas Jules. Il n’y écrit aucun texte et n’y chante pas. Non. C’est le je qui devient jeu, car Nicolas Jules y joue.
DANS L'SHED
Nos Enchanteurs - Dans l’Shed, une cabane au Canada
Et nous pouvons compter sur le duo Eric Dion et André Lavergne venu tout droit de sa Gaspésie natale (belle région du cœur du Québec dont la route 132 fait le tour) pour défendre leur langue. Leur nom, c’est Dans l’Shed – oui, tout en étant très attachés à la francophonie, les Québécois mixent aussi beaucoup de mots anglais prononcés avec l’accent du cru – et ça veut tout simplement dire dans la cabane (au fond du jardin ou, je vous vois venir, au Canada !). Ces jeunes gens correspondent exactement à l’idée qu’on se fait des Québécois, la voix douce et l’allure saine, inspirés tant des chansons traditionnelles que du folk country blues du continent nord américain, habitués aux grands espaces comme aux grands ou aux petits sentiments, voyageant dans le Manitoba à Winnipeg, empruntant la Rivière Rouge en une jolie ballade amoureuse, ou rejoignant Paris, Toulouse, la Provence ou le Lac Léman.
ALCAZ
Nos Enchanteurs - Alcaz, chantres du bonheur
Alcaz étant les chantres du bonheur, ce sera un bon choix de rappel. Tout est fait dans ce spectacle pour nous réchauffer le cœur, depuis les statuettes reproduisant le couple, leurs tenues rouges et noires, robe de jeune fille imprimée pour elle sous veste noire, avec le détail des chaussures vermillonnées. Jusqu’au chaleureux décor, la suspension chinoise, les tabourets hauts et les lumières ad hoc. Les boîtes à musique et à vent, sifflets, tambourin se mêlent aux guitares classiques ou électriques pour nous composer des mélodies joyeuses, à peine coupées de titres plus sombres, tel ces araignées des falaises de Baudelaire. En duo ou en alternance, voix douce pour elle, plus râpeuse pour lui l’ancien rockeur, tout ce qui constitue une vie se succède.
CYRILLE GALLAIS
Nos Enchanteurs - Le grand dessein de Cyrille Gallais
... Les vers de Gallais nous instruisent de situations et d’ambiances, ils sont en eux littérature… De mots qui en écrivent d’autres, qui décrivent. D’émotions, si bien servies.
00:00 Publié dans Revue de presse et du Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pascal negre, biolay, chanson, chanson francaise, musique, chanson française, clement bertrand, barkan, liane foly, printemps de bourges, clarika, printival, lise martin, dans l'shed, nicolas jules, alcaz | Facebook | |
vendredi, 13 novembre 2015
Hexagone - Nicolas Jules - La médaille
Nicolas Jules - La médaille (Renaud). Soirée "Une Blackroom pour moi tout seul" à La Blackroom, à Clichy, le 17 octobre 2015.
13:05 Publié dans Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas jules, hexagone le mag, chanson, chanson francaise, musique, chanson française | Facebook | |